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Articles

Affichage des articles du 2013

Le phénomène Stephen King

Il faut bien que je parle du phénomène qui agite Paris depuis une semaine, qui déclenche  l'hystérie de la presse et des fans de toute l'Europe, le master de la littérature d'horreur et du fantastique vient faire son Tour dans la capitale française, et ce pour la première fois depuis 40 ans d'existence littéraire ! J'ai nommé Stephen King , bien sûr. Pour tout vous dire, j'ai eu la formidable opportunité d'être invitée au Grand Rex pour la conférence qui lui a été consacrée, en ma qualité de libraire bien entendu. J'ai donc eu droit après le boulot - moi et 40 autres personnes - à un petit cocktail privé avec l'auteur, arrosé de vin et de petits fours frais, pendant lequel j'ai eu l'occasion de faire ma groupie. Sauf que je ne suis pas une groupie. Déjà je ne suis plus groupie de rien depuis que j'ai dépassé l'adolescence (quand je vois un auteur/acteur/chanteur connu dans la rue j'ai tendance à faire comme si j'a

Le livre et l'épée T.1 - La Voie de la Colère, d'Antoine Rouaud

Je me rends compte en vieillissant (du haut de mes 25 balais…) que je me tourne de plus en plus vers des genres littéraires plus variés. Mais je n’oublie pas pour autant celui qui m’a donné l’amour de la lecture lors de ma pré-puberté (à l'époque de ma chevelure de Guenièvre, de mes nattes de hippie et de mes pantalons qui traînaient au sol), la Fantasy. J’étais effectivement une grande fan de Fantasy, je dévorais les Robin Hobb, j’avalais les Raymond E. Feist, je boulottais  les David Gemmell, Tad Williams, Guy Gavriel Kay, David Eddings et autres grosses pointures du genre. Mais récemment, j’ai du mal à trouver chaussure à mon pied en matière de Fantasy. J’ai écumé pas mal d’océans littéraires, et souvent mes nouvelles lectures dans ce genre précis me semblent trop banales, sans grande évolution. Bien-sûr surgissent des romans géniaux, des textes originaux qui bouleversent mon monde et s’inscrivent dans le Top of the Pop Guixxxéen, mais ce sont des événements isolés, rares,

La stratégie Ender, de Orson Scott Card

Alors voilà, plusieurs facteurs font que je me dois de parler de La Stratégie Ender , d' Orson Scott Card . Les  aficionados  connaissent sur le bout des doigts ce classique de la SF des années 80, les cinéphiles attendent avec circonspection l'adaptation qui arrive sur nos écrans le 6 novembre, avec Harrison Ford dégoulinant et Ben Kinglsey qui a l'air de s'être malencontreusement cogné de nombreuses fois sur l'aiguille d'un tatoueur, et les heureux qui ont pu aller aux Utopiales de Nantes ce week-end ont peut-être pu avoir une dédicace de l'auteur et l'écouter parler d'un air bonhomme lors des conférences passionnantes de l’événement. Pour ma part, je fais partie des trois catégories, j'ai adoré le roman, j'attends de voir le film avec impatience, et j'ai pu, avec une joie immense et des joues toutes rouges de timidité, manger avec Orson Scott Card, à la même table, ouais ouais. Bon il n'y avait pas que lui, aussi des confrèr

Et quelquefois j'ai comme une grande idée, de Ken Kesey

Voilà ça y est, j’ai lu mon grand roman américain de la rentrée. Tu sais, le  Grand roman américain par excellence, celui sur lequel l’auteur a dû suer sang et eau pendant des lustres pour le peaufiner et sur lequel tu sues sang et eau pour le lire parce qu’il a tellement bien fait son job que c’est trop cool mais un peu dur et long à lire parfois (ces systèmes narratifs originaux on a pas idée…). J’avais lu mon Grand roman espagnol (Confiteor) , mais aussi mon Grand roman français (Le quatrième mur) , ainsi que mon Grand roman de Fantasy (Même pas mort) , voilà le Grand roman américain de la rentrée : Et quelquefois j’ai comme une grande idée , de Ken Kesey , aux éditions Monsieur Toussaint Louverture . Peut-être le nom de Ken Kesey parle-t-il un brin à certains d’entre vous, il est en effet l’auteur génialissime et trop méconnu du roman Vol au-dessus d’un nid de coucou , duquel est tiré le film avec Jack Nicholson. Celui-ci aussi serait sujet à une petite chroniqu

Neige, de Anna Kavan

Séance de rattrapage les amis. Oui oui, je vous ai laissé tomber, je me suis laissé aller (et je ne parle pas que de mon poids). J’avoue que mes doigts ne m’ont pas démangé pendant ce dernier mois sauf pour établir mon plan d’affaire et espionner les réseaux sociaux pour vous faire cliquer sur mon étude de marché . Mais je suis là, nous sommes là, le canidé, le félidé et moi, toujours assis confortablement sur le canapé, l’un léchant ses coussinets avec mépris, l’autre rongeant son chausson en peau de buffle, et moi mon livre à la main. Comme  Confiteor précédemment, lire l’inédit de Ken Kesey  ( Et quelquefois j'ai comme une grande idée ) me prend pas mal de temps. Je vous en parlerai à coup sûr, un tel chef-d’œuvre ne s’oublie pas, mais sa densité et sa masse m’empêchent d’avancer rapidement, sinon je vous aurais déjà bassiné avec ça. Je n’ai malgré tout pas parlé de toutes mes lectures de la rentrée, loin de là, et pour ça vous pouvez me blâmer, me montrer du doigt, m’

Édification d'un rêve, ou la librairie fantastique.

Dessin de Tom Gauld Combien de fois dans mon entourage (le peu qui lisent mes chroniques en diagonale) m’a demandé quels étaient ces plans « top secrets » dont j'ai fait état dans plusieurs de mes billets. Ceux qui m'ont posé la question sans détour ont obtenu l'information claire et définitive que je partage avec vous ici : je veux créer ma boîte. Je vous ai déjà parlé avec nostalgie et envie de mes rêves. Depuis mon adolescence je fantasme sur cette possibilité. J’ai vécu dans le rêve brumeux et cotonneux de posséder ma propre librairie. Je l’ai imaginée, décorée, rempli et re-imaginée des centaines de fois. Parfois elle ressemblait à l’ancien local de la librairie Imagin’ères à Toulouse, une toute petite pièce au plancher craquant et aux étagères ployant sous des rayonnages de livres de SF, la musique de Loreena McKennit se mêlant aux effluves de patchouli. Parfois elle ressemblait au Forbidden Planet de Londres, gigantesque, fournissant profusion de Bds

Survol de la rentrée littéraire 2013

Aujourd'hui, pas d'article sur un livre en particulier. Je dois vous avouer qu'après mes deux mois d'été fort en chocolat au niveau des lectures, mon mois de septembre s'enfonce dans la non-envie de lire. Je fais passer les BD en premier (je gère les deux rayons dans ma librairie), et relègue les romans dans un coin. Ça ne veut pas dire que je ne lis plus, je suis en train de finir Neige d'Anna Kavan chez Cambourakis, réédition des années d'un très bon roman des 60, et je vais entamer Et quelque fois j'ai comme une grande idée , de Ken Kesey, auteur génial de Vol au-dessus d'un nid de coucou , grâce aux éditions Monsieur Toussaint Louverture. En attendant je vous prépare un petit article sur un projet personnel qui me tient à coeur et pour lequel j'attends votre soutien, et aujourd'hui je vous fais part d'une petite liste de ma rentrée littéraire que j'ai établie sur le site de critiques Senscritique.com . Car j'

American Prophet, de Paul Beatty

J’aime ça, rentrer de vacances et retrouver dans mon casier un service de presse inattendu et béni. Je ne suis pas toujours très au fait de ce qui sort, d’une part parce que je ne gère pas seule les nouveautés de mes propres rayons (une super gestion des rayons de ma librairie actuelle veut ça, ce qui est totalement illogique,  pas très professionnel et très frustrant, mais  c’estcommeçaunpointcesttout ), donc je ne vois pas passer certains très bons titres que mes représentants viennent travailler avec nous. D’autre part je ne lis pas les journaux ni magazines, n’écoute pas les émissions littéraires de radio et de télé  (mauvaise fille, mauvaise libraire, pas bien !) . J’étais donc passée à côté de la sortie d’ American Prophet  de  Paul Beatty , ce qui me rend chagrine parce qu’il est venu en juin à Paris et j’aurais vraiment aimé le rencontrer. Heureusement, j’ai reçu ce beau service de presse, des « épreuves » (blanches, sans mise en page), que j’ai gardé précieusement pour le lire

La grâce des brigands, de Véronique Ovaldé

Parfois, une couverture de roman n’a rien à voir avec le sujet du livre. On se demande alors qui a eu l’idée de trouver cette couv’, souvent moche, inutile : le stagiaire ? L’éditeur ? Un pote aveugle ? Bref, c’est ce que je me suis demandée après avoir lu La grâce des brigands , de Véronique Ovaldé , aux éditions l’Olivier . Bien heureusement le roman était vraiment top, bien que je ne comprenne pas cette couv’ d’une totale laideur. Donc j’ai lu La grâce des brigands la semaine dernière. Pour tout vous dire, comme ma boss m’a clairement fait comprendre que mon penchant pour les romans étrangers ne devait pas passer avant le fait que la rentrée littéraire française soit avant tout une rentrée de romans français, je me suis penchée, un peu forcée je l’admets, sur les nouveaux romans français. Je me suis tournée vers des valeurs sûres, me basant sur de précédents échos de collègues aguerris possédants de bons goûts, Céline Minard , Sorj Chalandon , Véronique Ovaldé. Seul hic, le d