Accéder au contenu principal

Tours et détours de la vilaine... libraire ?

 




Quoi, une nouvelle librairie ?


C'est ce qu'ont certainement pensés mes ami·e·s quand j'ai annoncé en janvier notre envie, à ma moitié et moi, d'ouvrir une nouvelle librairie à Montréal.


On aura pris le temps ; trois ans. Trois ans pour laisser murir ce projet qui nous trottait déjà dans un coin de la tête. C'est que la première librairie avait déjà été une sacré affaire à monter ; j'y avais laissé pas mal de plumes, aussi. J'étais arrivée au Québec lessivée, un peu lasse du milieu du livre, incertaine sur ce que j'attendais de l'avenir. J'ai fait un détour par l'associatif (toujours culturel) pour mieux y revenir, restant tout de même un pied dans la littérature avec mes ami·e·s libraires et lecteurs, mon club de lecture de l'imaginaire.


Alors voilà, en janvier est née La maison des feuilles, en mai ouvrira la librairie dans le quartier montréalais de La Petite-Patrie, un quartier près duquel on vit -  je suis à 25min à pied de la boutique, et qu'on adore !


Ce sera une librairie généraliste cette fois, avec de la littérature en tous genres, de la jeunesse, de la BD, des sciences humaines, un peu de livres d'art et de livres pratiques. En ce moment même les ouvriers montent les étagères et le comptoir sur mesure, ma moitié, Daniel, programme le site de vente en ligne et le logiciel de gestion de stock, et moi je travaille fort sur les commandes de livres de fonds, sur le travail des nouveautés à venir, sur la communication de l'entreprise. On croise tous les doigts pour que la troisième vague ne nous frappe pas de plein fouet à l'ouverture, mais pour pouvoir enfin rencontrer nos clients et montrer notre belle sélection d'ouvrages aux gens du quartier.



La maison des feuilles, c'est une nouvelle aventure professionnelle qui commence et qui me réconcilie avec la lecture - avec l'avenir, aussi. La librairie est vraiment une vocation ; je ne compte pas mes heures, je travaille 7 jours sur 7, mais je suis plus épanouie que jamais (bon... et légèrement éclatée en ce moment...) et je suis contente d'avoir retrouvé cette voie.


Si vous voulez jeter un oeil à la librairie, nous avons des comptes Facebook et Instagram.

Afin de nous aider dans ce projet dantesque, qui mange encore une très grosse partie de nos économies (c'est qu'ouvrir une librairie demande un investissement financier énorme, entre le local, les meubles, l'achat des livres initiaux, l'embauche d'employé, le système informatique, et j'en passe !), on a lancé une campagne de sociofinancement. C'est principalement pour nous aider à acheter le stock initial (estimé à 35 000$), qui sera amené à s'étoffer plus tard, et pour nous permettre aussi, si on atteint 100%, d'obtenir des prêts à taux avantageux avec des partenaires financiers : au Québec, l'aide au démarrage d'entreprise est quasi nulle et les taux d'emprunt peu avantageux, alors ça nous serait vraiment utile. Si l'objectif n'est pas atteint, la campagne sera simplement annulée. Cela ne veut pas dire que le projet sera annulé ; réussite ou non, nous ouvrirons bien nos portes, mais nous ouvrirons seulement avec moins de livres (7000$ de moins de livres quoi, vu qu'il faut compter le coût de la plateforme et d'envoi des contreparties dans nos frais sur l'objectif demandé).





Maintenant que l'envie de lire m'est revenue, j'espère bien avoir le temps d'écrire de nouvelles chroniques ici par la suite, quand je ne serais plus sous l'eau à cause de la création d'entreprise. 


Gardez donc l'oeil ouvert, Guixxx affute ses crayons.




Commentaires

  1. Bon courage. Et j’espère que la première aventure permettra de naviguer plus sereinement.

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Merci beaucoup Li-An ! C'est sûr que j'ai beaucoup appris, et j'ai encore beaucoup à apprendre :)

      Supprimer

Enregistrer un commentaire

Posts les plus consultés de ce blog

La singulière tristesse du gâteau au citron - Aimee Bender

Ça fait un bout de temps que mes doigts n’ont pas effleuré le clavier. Je me laisse aller les amis. Pourtant j‘en ai des choses à raconter, mais bon, que voulez-vous, je passe trop de temps dans mes pensées et dans mes livres, ou bien à gratter le bedon du félidé. Tenez récemment j’ai lu un livre au titre plus qu’improbable, La singulière tristesse du gâteau au citron aux éditions de l'Olivier. Non, ce n’est pas Katherine Pancol, mais je vous accorde qu’elle aurait pu être l’auteur de ce titre fantaisiste. Nous n’oublierons jamais Les yeux jaunes des crocodiles , La valse lente des tortues , mais surtout le fameux Les écureuils de Central Park sont tristes le lundi (et seulement le lundi, car Katherine Pancol détient une vérité ultime et dérangeante de la vie des écureuils New-yorkais). L'auteur se nomme Aimee Bender, et ce quatrième roman génialissime est celui qui l'a fait connaître outre-Atlantique. Mais allez plus loin que le titre, et plus loin que ce...

Elrond Elrond petit patapon

Souvenez-vous c’était en 2001.  Non pas l’odyssée de l’espace, mais la sortie d’un film qui a bouleversé la vie de pas mal de monde en cette entrée dans le nouveau millénaire. Vous étiez jeune, au collège ou au lycée, les dents pleines de ferraille, le cheveu mal coiffé et la peau acnéique. Ou bien vous étiez plus âgé, et même pour vous, cette œuvre que vous aviez lu ado, dans une vieille édition Pocket des années 80, allait enfin être adapté au cinéma.  Un film de fantasy , dans les années 2000 ? Impensable. Les derniers en date étaient sortis en même temps que les premiers tubes de Madonna. Le seul nain du cinéma était pour tout le monde le petit Willow et son brave Val Kilmer à la farouche chevelure au ras des fesses, et personne n’avait oublié la chevauchée mémorable d’ Atreju dans l’Histoire sans fin . La fantasy au cinéma se résumait à quelques autres films aux effets spéciaux aujourd’hui mal vieillis et qui n’excédaient pas les 1h45 de film.  ...

Dark Eden, de Chris Beckett

Parfois il faut mettre ses à priori de côté.  Pour moi, les éditions Presses de la cité, c'était surtout du roman de terroir pour petites vieilles de province (bouuuuh, la sale parisienne !). Je voyais arriver du Signol, du Bourdin, Anglade ou Annie Degroote dans ma librairie, et je voyais toujours les mêmes clients, très sympathiques au demeurant, mais ayant la particularité de faire partie du "troisième âge" venir les chercher. Peut-être devrais-je me mettre au Terroir, me direz-vous, mais là n'est pas la question. J'étais persuadé que les éditions Presses de la cité ne sortaient que cette collection, Terres de France . Or, il s'avère que Presses de la cité publie de temps à autre d'excellents romans de science-fiction. Si si, c'est bien vrai ! Et Dark Eden est là pour le prouver. Alors certes, la mention "Prix Arthur C. Clarke" sur sous le titre a attiré mon attention. La couverture hypnotique s'est chargée du reste. Mais c...