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The wise man's fear, de Patrick Rothfuss

This is madness ! Madness ? This is Vincent D.


Pour avoir le numéro privé de notre
correspondant américain, tapez étoile.


Chers petits lecteurs,

cet article nous vient de loin. Far far away, il existe un petit pays nommé les Etats-Unis (ils ont un président qui s'appelle Baraque Aubama et ils mangent des ambeugueur) et dans ce petit pays il y a un endroit qu'on appelle le Texas (non, pas le groupe écossais, mais l'état). Et dans cet endroit il y a une ville qui s'appelle Austin (et non pas Powers), et dans cette ville il y a un français, qui vient de Bennecourt (une foué!) et qui s'appelle Vincent D. Faites lui un accueil en grande pompe parce que ce Vincent D. de Bennecourt, de Austin, du Texas, des Etats-Unis, vous livre ici une super critique de l'oeuvre (encore non traduite en France) The Wise man's fear, le second tome du roman que nous connaissons dans le coin comme Le Nom du vent. Vincent D. est notre correspond américain, celui qui lit les livres avant qu'ils ne sortent dans vos librairies ! Plus fort que Lucky Luke, Vincent est un vrai spartiate ! (la preuve >ici<). Sur ce, laissons place, et écarquillons nos yeux pour mieux lire l'article qui suit. (signé : Guixxx)




Lorsque Guixxx m’offrit un exemplaire du Nom Du Vent, de Patrick Rothfuss, pour mon anniversaire, je ne me doutais pas que sous ce lourd pavé à la couverture alléchante se cachait l’un des meilleurs livres qu’il m’ait été donné de lire. Elle m’avait pourtant annoncé que c’était le chouchou des éditions Bragelonne, la meilleure sortie de l’année, une histoire qui déchirait sa race, mais je ne m’attendais pas à être autant captivé. Je pouvais pourtant lui faire confiance à cette jeune Guixxx, car c’est elle qui m’a lancé sur les voix de la Fantasy après le Seigneur des Anneaux, en me faisant découvrir des auteurs comme Robin Hobb, David Eddings, Tad Williams et bien d’autres, qui ont colorés d’aventures héroïques mon adolescence bien morne, et jamais le bus ou le métro n’ont été autant passionnant, car je voyageais en compagnie de Fitz, Emouchet et Camaris, et ces bonhommes sont d’excellente compagnie.

En parlant de transport en commun, il n’existe que très peu de chose qui peuvent me faire louper une station. L’une d’entre elles est ma mère, m’appelant d’un ton embarrassé et désespéré « Allo Vincent ? Oui, comment je fais pour lire un DVD ? Parce qu’on vient d’acheter la saison 3 de 24h Chrono, mais quand je mets sur AV2, bah ça me montre Canal Sat’ ».  Bien sûr, il n’est pas évident de se rendre compte par téléphone que c’est le caméscope qui est branché sur la télé et non le lecteur DVD, et lorsque l’appel de détresse se termine enfin, je réalise que j’ai dépassé mon arrêt de 7 stations. Et bien sûr, je me sens stupide.

Patrick Rothfuss aussi m’a fait louper des stations de métro, mais il n’a pas eu besoin de m’appeler pour que je l’aide à configurer son lecteur DVD, non, il a juste écrit Le Nom du Vent. Et comme presque  aucune œuvre avant celle-là, il m’a enchainé à chaque paragraphe, me plongeant dans une histoire passionnante, me faisant oublier que je lisais un livre. Et lorsque je réalisais que ma station de métro était loin derrière, j’en étais presque content, conforté à l’idée de continuer à lire encore un moment, parce que là, Kvothe, il est quand même dans la merde, et je peux pas ne pas savoir comment il va s’en sortir.

A l’origine, Guixxx m’a proposé d’écrire cet article parce que j’ai pu lire en avant première française le second tome de sa trilogie The Kingkiller, à savoir The Wise Man’s Fear (je ne connais pas la traduction Française, et je ne sais pas comment ils vont traduire ça… La Peur du Sage ?  Ou peut-être vont-ils opter pour un autre titre anglais, différent du titre original, comme on peut parfois le voir dans les blockbusters américains, ce qui pourrait donner quelque chose comme : Commonwealth 1073 : The Wings of Liberty . Ne cherchez pas, à l’image des blockbusters, ce titre n’a aucun lien avec l’histoire.




Bref, j’ai donc reçu l’insigne honneur de vous dire à quel point The Wise Man’s Fear déchire sa race, mais je me suis rapidement rendu compte que je devrais le faire sans raconter l’histoire, car si certains d’entre vous n’ont pas (encore) lu Le Nom Du Vent, bah ça s’appelle un Spoiler, et Patrick Rothfuss, il déteste les Spoilers (véridique). Du coup je vais plutôt vous racontez les grandes lignes du premier tome, et mes impressions sur les deux histoires.

Le Nom du Vent raconte les aventures du jeune Kvothe, enfant de l’une des meilleures troupes de troubadours du monde, qui va rapidement devoir survivre par ses propres moyens, alors âgé de moins de 10 ans (pour cause de scène super sanglante avec beaucoup de morts, mais je ne vous dis rien.) Survivant tout d’abord quelques années en mendiant dans les rues d’une ville mal famée, il va finalement décider que la pègre, c’est pas pour lui. Ni une ni deux, il se met en tête de rejoindre L’Université, la Grande, l’Unique, pour y travailler ses talents de magiciens, et retrouver les assassins de ses parents. Il faut dire aussi que le jeune Kvothe, il est super intelligent, ce qui est très agréable à lire, du fait que c’est écrit à la première personne (mon style préféré !). Très simple donc de se mettre dans la peau de ce héros génial à la longue chevelure rousse.

Bien sûr, rejoindre l’université va être une épreuve en soit, et son jeune âge lui causera autant d’admirateurs que de détracteurs (le premier d’entre eux étant un riche fils de noble : Ambrose, ce connard !).  (Note de Guixxx : grave, quel connard !)

Mais son amour de la musique et son incroyable talent lui vaudront le respect de bien des aînés, dont Denna, LA fille du bouquin, dont Kvothe est bien évidemment amoureux (et au vu de ses mensurations descriptions, on le comprend).

Tous ces éléments se mettent en place, se croisent et se recroisent, pour former l’une des histoires les mieux racontées qu’il m’ait été donné de lire. Patrick Rothfuss est un bon conteur, cela se voit clairement lorsque l’on a la chance de le rencontrer (héhé), et ses années de travail sur ses livres ne sont clairement pas inutiles : chaque paragraphe, chaque phrase, chaque virgule a été repensé plusieurs fois pour être servi de la meilleure façon possible, offrant une lecture fluide dans un style captivant. Du pur plaisir en boite.

Le tome deux reprend l’histoire là où elle avait été laissé à la fin du précédent, et bien que j’ai du le lire en anglais, le style est resté le même ; tout en fluidité, avec un vocabulaire abordable pour le francophone que je suis, et des aventures toujours aussi passionnantes. La différence majeure entre les deux bouquins est la présence de 300 pages supplémentaire, ce qui est un délicieux bonus.

On se demande juste comment Rothfuss arrivera à terminer son histoire avec seulement un tome supplémentaire. Il devra sans doute rajouter 300 nouvelles pages, atteignant le seuil des 1300. Car le tome deux ne raconte que quelques mois de la vie de Kvothe, abandonné lors de ses 16 ans à la fin du premier livre. La trilogie est sensée nous raconter l’histoire de sa vie, de sa tendre et sanglante enfance jusqu’au jour où il nous raconte l’histoire, alors tavernier d’un établissement désert. Mais nous le quittons à la fin de The Wise Man’s Fear âgé seulement de 18 ans, et encore, seulement parce que le dernier chapitre du bouquin (composé d’une centaine) raconte d’une traite une année entière de la vie de Kvothe sans s’appesantir sur les détails de chaque journée, comme il nous a habitué durant deux tomes. Ce qui est un sentiment assez étrange, comme de louper une saison entière d’une série télé, avec pour seul moyen de savoir ce qu’il s’est passé une voix super grave annonçant « Précédemment, dans The Kingkiller. »

Le succès de ces livres tient surtout du fait que la vie de Kvothe est une succession d’emmerdes de problèmes, plus ou moins gros (parfois énormes) et que notre jeune héros sans le sou va devoir résoudre l’un après l’autre (et parfois 36 000 en même temps), de façon purement géniale, mais non sans se planter lourdement de temps en temps, ce qui en fait un personnage plus crédible. On le suit devenir la légende que tout le Commonwealth va apprendre à connaître, et comment il s’est forgé cette réputation, que cela soit en réalisant de véritables exploits, en enjolivant quelques vérités, ou en racontant d’énormes bobards.  Car c’est un héros avec ses qualités et ses défauts, qui parfois nous agace tant il peut se montrer têtu, mais on lui pardonne toujours, parce que bon, c’est Kvothe quoi. (ndla –c’est-à-dire-Guixxx- d’ailleurs on ne sait jamais comment prononcer ce foutu nom)

Maintenant si vous avez terminé cet article sans vous être procuré une copie du Nom du Vent, je ne peux plus rien pour vous, et j’aurais échoué dans la mission sacrée qui me fut déléguée. Je peux juste vous promettre qu’une fois ce livre lu, vous ferez parti du groupe de fan à faire la queue pour apercevoir la superbe barbe de Patrick Rothfuss, quand il se décidera à venir faire des séances de dédicace en France. Et croyez-moi : cette barbe, elle vaut le détour.


La barbe en question (ndla : même Rothfuss
vénère Whedon. Amen)

Vincent D.



Un petit aperçu de Sparte version Snyder


Un petit aperçu de Sparte version Mozinor

Commentaires

  1. bon je crois qu'il va vraiment falloir que je lise le nom du vent...

    RépondreSupprimer
  2. THIS IS SPARTA !!

    Promis, si j'arrive à dénicher un exemplaire du Nom du Vent, je le lirais ...

    Signé : Jérémie, alias Super Pingouin

    RépondreSupprimer

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