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Gagner la guerre de Jaworski et Le Déchronologue de Beauverger

Ultra Combo de la mort


Affiche des Imaginales 2011


Ca y est, le printemps est là. Le soleil s’étire de tous ses chaleureux rayons, les arbres bourgeonnent et les allergies de saison pointent le bout de leur nez : en ce qui me concerne, ça se traduit par des démangeaisons sur le visage qui durent de mars à mai (imaginez-moi toute rouge de l’arrête du nez au haut de crâne, c’est pas joli joli. D’autant plus qu’il suffit que je gratte une fois mon nez pour laisser une jolie trace rouge indélébile, mon visage est un peu comme une ardoise magique au printemps…) et donc, malgré toute cette poésie, je haie le printemps. Mais le printemps veut aussi dire –en plus des jambes féminines à nouveau dénudées, je sais que certains y ont pensé- nouvelles parutions littéraires tant attendues !

Avec le printemps est donc arrivée la parution de trois titres en poche que j’attendais avec impatience. Il s’agit de trois grands monuments de la littérature fantastique que je vous recommande, non, que dis-je, que je vous ORDONNE de lire, pour le bien de votre culture et votre épanouissement intellectuel, haem...


-INTERLUDE-

Je vous ai déjà parlé de mes clients il me semble et des choses abérrantes que j'entends parfois. Non ?... Bon et bien je vais rectifier ça maintenant (NDLA : certains d’entre vous seront choqués que je parle comme ça de mes clients, ne m’en voulez pas, c’est juste le reflet de mon aigreur et de mon irritation face à une trop longue confrontation avec eux, en fait je les aime toujours bien, et puis on ne vendrait pas livres sans eux n'est-ce pas ? Donc je ne suis qu'amour et rédemption !)
Le mois dernier, j’ai du faire face à une question posée à trois reprises par des adultes âgés de plus de 30 ans :

« Mais, le livre en grand format, ça veut dire quoi ?
(moi) - Ben, c’est la version euh… en grand format… du poche…
(le client) – Ah, mais l’histoire est plus longue non dans le grand format ?
(moi, écarquillant les yeux) – Non, c’est le même texte, il est juste écrit plus gros sur des pages plus grandes.
(le client) – Mais le plus petit est abrégé ?
(moi, ahurie, les dents serrées) – Nan, c’est le même texte, écrit plus petit, sur du papier plus petit...
(le client) – Aaaah, ok !

Peut-être vais-je l’apprendre à certains, mais lorsqu’un livre sort sur vos tables en librairie pour la première fois, il sort en grand format (notez que certains, mais une minorité seulement, sortent tout de suite en poche, il y a toujours des exceptions à la règle.). Un grand format veut dire en moyenne 18*21 cm, un grand format quoi. Puis, 6 mois à un an plus tard, le livre sort en format de poche, mais il s’agit bien du même livre : même histoire, même longueur de texte, la seule différence est que le livre est plus petit et la police d’écriture réduite pour que tout le texte rentre dans un format moindre. Bien entendu, la qualité du papier est souvent mauvaise, histoire de  payer des coûts de fabrication plus faible pour l’éditeur, ce qui veut dire un coût d’achat plus faible aussi pour vous ! Voilà là seule différence entre un grand format et un poche. La taille et le prix, sinon, c’est le même livre. C’est comme un film qui passe du grand écran (cinéma) au petit écran (votre télé !).

-FIN DE L’INTERLUDE-

Bon, sur-ce, après avoir pesté contre l’ignorance du monde, revenons à nos moutons. Le premier paru (rectification, celui-ci est sorti à la fin de cet hiver, le 27/01) n’est autre que Gagner la guerre, de Jean-Philippe Jaworski. Initialement sorti aux éditions des Moutons Electriques (encore eux !) en 2009, ce petit bijou a gagné le prix Imaginales Francophone à Epinal en 2009, et à juste titre. Il fait partie de ces quelques romans de Fantasy de ces dernières années d’une force rare qui ont marqué les esprits, et en plus, il est français !



Pour resituer l’histoire, Benvenuto Gesufal est un personnage pour le moins antipathique : voleur, tueur, pas le moindre zeste d’héroïsme ne coule dans ses veines, mais payez le convenablement et il sera un sujet loyal. Voilà pourquoi il a été engagé comme homme de main par le Podestat Ducatore, homme politique ambitieux de la république Ciudalia, et voilà ce qui le mènera à sa perte.

Autant dire qu’il est rare de voir des romans de Fantasy aussi originaux que celui de Jaworski.
On peut qualifier Gagner la guerre de roman de Fantasy politique ou de Dark Fantasy si on le souhaite, mais pour moi il est inqualifiable, c’est un OVNI parmi les parutions littéraires du genre. Ce qui m’a le plus frappé c’est ce mélange de violence brute, incarnée par le truculent Benvenuto, personnage sombre, détestable, cynique et irrationnellement attachant, et d’intrigues politiques subtiles et inattendues qui façonnent le roman.

Certains lui reprocheront sa noirceur. "Gagner la guerre" est un roman d'antihéros, tous ses personnages sont plus odieux les uns que les autres, il n'y en a pas un pour racheter l'autre. L'histoire nous fait évoluer au sein des vendettas et luttes de pouvoir de différentes familles, au coeur d'une époque et d'une société machiste, intolérante, où la cruauté et la brutalité sont deux qualités essentielles pour tirer son épingle du jeu, et où les pourris finissent toujours par avoir le dessus... un peu d'ailleurs comme aux débuts de la Renaissance Italienne, à l'époque de Cesare Borgia, de Machiavel et de toute cette joyeuse cliques de familles psychopathes en quête de pouvoir et de gloire.
Jaworski assume d'ailleurs complètement l'influence de Machiavel pour l'écriture de son roman : partant donc du principe que Benvenuto et les autres protagonistes du livre suivent les préceptes de la pensée de Machiavel dans son traité "Le Prince", vous pouvez être sûrs qu'ils seront tous immoraux et "machiaveliques".
Pour ma part, j'ai trouvé l'idée géniale. Jaworski ne fait pas pour autant l'apologie de cette pensée. J'ai foi en l'intelligence des lecteurs, qui sauront faire la part des choses.

J’ai dévoré le livre d’un bout à l’autre, complètement stupéfaite d’avoir trouvé un roman enfin à la hauteur de mes attentes : une écriture toute en finesse, beaucoup de Machiavel, un brin de merveilleux, un zeste d’Histoire et surtout une bonne dose de suspense, what else ? Chaque chapitre rendait ma faim de lecture insatiable, et je l’ai refermé avec ce pincement au cœur qui vous prend lorsque vous finissez un bon livre, et que vous n’arrivez pas à le quitter.

Bref, vous l’aurez compris, Gagner la guerre, c’est ultra chouette.


Donc, lorsque le festival des Utopiales de Nantes (festival spécialisé en littératures de l’imaginaire) a sélectionné Gagner la guerre ET Le Déchronologue de Beauverger pour la liste du grand Prix de l’imaginaire, j’étais à fond derrière Jaworski. C’est à ce moment là que ma chère collègue de l’époque m’a dit : « Tu ferais mieux de lire le Déchronologue, je t’assure qu’il mérite de gagner le prix. »
Et moi je me disais « pas possible, rien ne peut surpasser Jaworski dans cette liste, rien. »

Alors j’ai emprunté Le Déchronologue et je l’ai lu.



Le Déchronologue est un roman de Stéphane Beauverger sorti en 2009 aux éditions de la Volte, et paru en poche chez Folio SF le 03/03/2011 ! Eh oui, il s’agit du deuxième roman tant attendu.
Le Déchronologue est un peu compliqué à raconter, il mêle à lui seul des éléments de roman historique, de récit de piraterie et de science-fiction, ce qui au premier abord rend perplexe.
L’histoire nous est contée sur plusieurs décennies par le personnage d’Henri Villon, pirate français du 17ème siècle sévissant sur les côtes des Caraïbes. Le monde est perturbé par d’étranges déchirures temporelles, le marché noir échange au prix fort les « Merveilles » repêchées en mer dont personne ne connait l’usage, qui semblent venir de temps éloignés. Approché par des hommes venus d’un autre siècle, Henri Villon se voit confier la mission de lutter contre les déchirures temporelles intempestives avec le Déchronologue, un vaisseau armé de canons qui tirent des salves de temps.

Lorsque j’ai pris le livre en main, je ne savais pas à quoi m’attendre. Ma collègue m’a donné une consigne qui m’a certainement éviter de passer à côté du texte, ce qui est arrivé à  de nombreuses personnes : « surtout, fais bien attention aux dates qui précèdent chaque chapitres ». Effectivement, l’univers dans lequel se déroule le Déchronologue étant plongé dans le chaos par des déchirures temporelle, la chronologie du roman est elle aussi complètement chamboulée. Cette particularité, qui oblige à rester concentré sur l’époque de chaque récit, donne une autre dimension à l’œuvre, déjà particulièrement barrée. En effet les failles temporelles laissent place à des événements que vous n’aviez jamais pensé voir : Henri Villon se voit donc confronté à la flotte d’Alexandre le Grand, venu envahir le pacifique, avant de devoir affronter des cuirassés anglais, flottants au large des Caraïbes. Encore une fois, je suis restée ébahie tout le temps de ma lecture. Chaque chapitre révèle des trésors d’imagination, le tout soutenu par la plume légère et excellente de Stéphane Beauverger, qui figure pour moi parmi les jeunes auteurs français qui possèdent un véritable don d’écriture aujourd’hui. Il a été dur de quitter Henri Villon, encore un antihéros qui fait néanmoins parti de mes protagonistes de roman favoris. Pirate sans scrupule, Villon, personnage désabusé et désespéré, se voit propulser vers le statut de héros bien malgré lui, et fait parti de ces personnages d’une justesse parfaite qui supportent toute la qualité du roman sur ses épaules. 
En conclusion, j’ai adoré.

Cela a été d’autant plus compliqué pour moi d’arriver ensuite à départager Jaworski et Beauverger pour le prix des Utopiales. Deux auteurs de grands talents, avec deux romans qui méritent indéniablement de gagner, c’était foutrement dur ! Bon, finalement, le prix est allé à Stéphane Beauverger, et en un sens, c’était tout à fait ce qu’il fallait. Ces deux auteurs ont chacun obtenu la plus haute distinction des deux prix les plus importants concernant la littérature de l’Imaginaire, et c’était amplement mérité !

Pour l’anecdote, je suis allée ensuite au Festival des Imaginales d’Epinal en 2010, donc un an après les distinctions de Jaworski et Beauverger. Les deux auteurs étaient présents sur le Festival, pour participer à des tables rondes et des conférences sur le genre, ainsi que pour dédicacer leurs romans. J’ai donc tranquillement fait la queue pour faire signer mes livres (je ne fais presque jamais signer de livre pour ma pomme, il s’agissait de cadeaux pour des amis, et c’était mon premier pas en faveur de la conquête du monde littéraire de Jaworski et Beauverger), et une fois arrivée devant Jaworski, je commence à lui dire à quel point j’ai aimé Gagner la guerre, ainsi que Janua Vera (recueil de nouvelles précédent Gagner la guerre, où Benvenuto apparaît déjà). S’ensuit alors une petite conversation sur ses futurs projets, jusqu’à ce qu’il me dise « Allez voir mon ami Stéphane Beauverger qui a écrit le Déchronologue, c’est vraiment génial ce qu’il fait ! »
Je n’ai pas le cœur de lui dire que j’avais déjà prévu de le faire, je le quitte heureuse et satisfaite, et me dirige vers Stéphane Beauverger. La même discussion prend place, jusqu’à ce que Beauverger me dise « Vous devriez aller voir Jean Philippe Jaworski, lisez Gagner la guerre c’est vraiment super ! »
J’en suis restée sur les fesses, je lui ai retourné un sourire Ultra-Bright et suis parti retrouver mon petit groupe d’amis. C’était juste surréaliste comme situation, et ça m’a fait beaucoup rire. Alors, je dirais la même chose, allez lire Jaworski et Beauverger, ils sont juste excellents !
Bon, vous allez me dire, qui est le troisième, j’avais bien parlé d’un troisième non ? Il s’agit tout simplement de L’Epouse de bois, qui paraît chez Folio le 05/05/2011. Pour lire ma critique, rendez-vous sur cet article « Là ». En attendant, ça vous fait trois bons livres à lire pour le printemps, pour un coût inférieur à 20€, ça vaut quand même le coup non ? 

Si si, je vous assure.


J'ai décidé de finir mes articles en musique à partir de maintenant, donc voilà celle qui me trotte dans la tête depuis 4 jours, histoire que vous soyez dans le même état que moi

Commentaires

  1. J'ai lu Gagner la Guerre et Le Déchronologue (et non pas Le Dermatologue) parce que tu me les avais conseillé jadis. C'était du grand format à l'époque, et le prix avait quand même bien égorgé mon portefeuille (gagner la guerre à 35 euros si je me souviens bien?). Mais putain ! Qu'est-ce que c'était bon !

    Ma préférence allait toutefois à Gagner la Guerre, pour son style d'écriture si particulier et son salopard de héros. Mais le Déchronologue était juste derrière. Deux romans géniaux, à lire, sans déconner. Et merci encore pour cet autographe de Stéphane Beauverger :) Surtout que tu me l'a donné après que je l'ai lu, ce qui est encore mieux (dur d'apprécier un autographe d'un auteur qu'on connait pas, mais celle d'un auteur qu'on reconnait comme déchirant sa race? Ouaiiiis...)

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  2. Hey effectivement Gagner la guerre est Génial j'ai vraiment adorer suivre ce héro pour une fois qu'on se retrouve avec type bien cruel :D Faudra que je te rende ton livre au fait Guixx je l'ai au cas où tu le cherche ^^'
    En échange je te soustrairai bien Le Déchronologue
    Biz

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  3. Article très intéressant ma foi.
    Je n'ai lu aucun de ces trois livres mais il est sûr que je vais me les procurer au plus vite.
    Toutefois je tiens à noter puisque tu en parles, que le grand format du Dechronologue est sorti chez "La Volte" et là forcément je me sens obligé de dire un mot.
    Donc "La Volte" pour ceux qui ne connaissent pas est la maison d'édition de notre cher, voir très cher Alain Damasio. Et ce qu'il faut savoir c'est que ce même mec à pondu deux romans qui doivent faire absolument partit de vos incontournables soit "La Horde du Contrevent"(grand prix de l'imaginaire quand même!!!) à l'heure actuelle le meilleur roman qu'il m'a été donné de lire tous styles confondu et "La zone du dehors" contre-utopie que le synopsis commence à décrire de la manière suivant: "1984 d'Orwel est déjà loin..." Et là vous êtes en plein dedans, pas la peine que j'en raconte plus...
    Bref voilà Guilaine, je voulais juste ouvrir un parenthèse sur le travail formidable mené par "La Volte" qui va nous dénicher des petites merveilles, mais t'en parlera mieux que moi alors qui sait? Un jour un article dédié à "La Volte" et ses auteurs?

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  4. Il va de soi que Xerox a raison (merci de souligner ça!), si vous avez la petite fortune pour acheter l'exemplaire de la Volte, n'hésitez pas ! Peut-être ferais-je un article lors d'une prochaine lecture de leur catalogue, l'argument essentiel concernant la Volte est que c'est une maison d'édition à la base fondée par un groupe d'amis pour éditer un seul auteur (Damasio) qui est devenue grande aujourd'hui et nous abreuve maintenant de trèèèèèèès bonne littérature, donc oui, soutenons la Volte, avec nos deux mains, et nos deux pieds, et tout le reste aussi d'ailleurs...

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  5. Chère Guixxx,
    Merci pour votre petite anecdote! Comme il est plaisant de découvrir les petits soleils (ou les sourires Ultrabright ^^) que l'on a su allumer à son insu dans le cœur d'un lecteur / d'une lectrice.
    J'ai déjà eu l'occasion de dire ici où là tout le respect que j'ai pour la gentillesse et l'élégance du sieur Jaworski, quelle satisfaction d'en avoir encore découvert un probant exemple.
    Bien cordialement!

    S. Beauverger

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  6. C'est me faire grand honneur que de commenter ce billet :D merci encore, et j'espère vous lire à nouveau bientôt !

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  7. Chère Guixxx, je suis plus que sous le charme par votre blog, c'est fou. Voir chroniquer Jaworski et beauverger dans le même billet, sans compter Ellory, Willocks, Martinez et autres... Je défaille. Nos bibliothèques ont l'air d'avoir beaucoup de points en commun... Je crois que je vais venir vous voir très régulièrement, excellente continuation à vous...

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  8. Merci, ton message me fait chaud n'au coeur ! Il est rare que les gens s'expriment ainsi sur ce site. J'espère te voir encore dans le coin plus tard, parce que je ne compte pas m'arrêter de lire :) et d'écrire !

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