Accéder au contenu principal

Le nom du vent, de Patrick Rothfuss

Walker Texas Ranger Direct Live



Dans mon jeune âge, j'avais tendance à me croire écrivain. Du coup, je commençais sans cesse de nouvelles histoires, j'écrivais dix pages, vingt, parfois cinquante, avant de me relire, de me dire que je n'avais aucune idée de comment continuer mon histoire, et qu'en plus je pondais vraiment de la chiasse. Une personne a changé ça : Vincent D. Il était lui aussi jeune, athlétique, un sourire plein de dents et plein d'humour, et se faisait appeler Kezakos. Notre amitié s'est rapidement forgée autour de notre passion commune pour les oeuvres de Tolkien (Masterr!!!) et de la fantasy, et on est rapidement devenus BBF (Best friend foréveur)! Son seul problème était d'habiter à 780 km de chez moi à l'époque. Aussi lorsque nous avons commencé à écrire à quatre mains, c'était pas franchement facile. Mais Mémoires du Brennor est né : 350 pages de chevaliers en armures et de canassons morts sous leurs cavaliers, d'épées ensorcelées et de guerriers grecs en petite tenues. Bon, on a fini par arrêter, et en se relisant on s'est dit qu'on avait vraiment pondu de la chi... bref, on s'est dit qu'on la réécrirait, un jour...
En attendant Vincent D. est étudiant en fac de cinéma au Texas, à Austin plus précisément, pour une (longue) année. Et c'est en remettant ce blog à flot que je lui ai demandé d'être mon correspond outre atlantique ! Alors, une fois par mois (ou plus, on verra) vous aurez le droit à la Chronique de Vincent D.
Pour l'heure, Vincent D. à eu l'immense privilège (sale enfl...) de rencontrer PATRICK ROTHFUSS ! Auteur du génialissime roman Le nom du vent, que j'adore, qu'il adore, et que tout le monde adore (ou devrait!). Et voici aujourd'hui sa chronique (vous remarquerez que comme moi il a la folie des grandeurs -de texte-)...


« Hein ? Un correspondant américain ? C’est quoi cette entourloupette ? J’suis venu sur ce blog pour lire du Guixx, pas un blaireau qui s’la pète aux USA raconter sa vie ! Rendez-moi mon clic ! A bas l’usurpateur ! » sont probablement les mots qui traversent actuellement votre esprit. Mais, cher lecteur perturbé, entend mon conseil : avant d’aller consulter, prends le temps de lire cet article, écrit d’une main masculine qui, jadis, partagea déjà la plume avec votre écrivaine préférée. (Même que c’était à propos d’un mec qu’est devenu roi parce que son père s’est fait buter par des enfoirés, et qui a du défendre son nouveau royaume contre d’autres enfoirés qui ressemblaient à des Grecs… un truc de ouf quoi).
Mais nous ne sommes pas ici pour parler des Mémoires du Brennor, mais de Patrick Rothfuss, désormais célèbre auteur du Nom du Vent, et New York Time’s Best Seller, rien que ça ! Comme quoi la Fantasy, ça a beau être mal considéré, ça vend bien.
Mais si Guixx m’a autorisé à raconter ma vie (plus ou moins passionnante) sur son blog, c’est pour la simple raison qu’il y a une semaine, j’ai eu l’immense plaisir de rencontrer ce grand gaillard lors d’un signing dans une libraire de Houston. Il se trouve que je suis actuellement étudiant en échange à l’Université du Texas, à Austin, 3h de route de Houston. Lors de mon départ de France, je pensais bien sûr à ce que je laissais derrière et ce que j’allais trouver devant (Hamburgers…), mais une autre pensée était elle aussi collée au fond de mon cerveau musclé: faites que Patrick Rothfuss passe à un moment ou un autre à Austin !
L’auteur, maintenant très populaire, n’est jamais venu rencontrer ses fans en France. Il n’était d’ailleurs jamais venu les rencontrer au Texas non plus, se contentant de grosses villes américaines plus au nord. De fait, lorsque j’ai découvert qu’il offrirait sa présence barbue dans une ville à ma portée, je ne pouvais l’ignorer.
Une de mes amies m’ayant promis de m’y conduire en voiture, j’attendais avec impatience la date qui semblait ne jamais arriver (il faut savoir que cette date correspondait aussi à la sortie du Tome 2 de Patrick, « The Wise Man’s Fear », attendu depuis des années par les fans). Je ne me doutais pas un seul instant que cette journée deviendrait une véritable aventure, méritant sa place dans le blog de Guixx.
Car trois jours avant notre départ d’Austin, mon amie m’informa que sa voiture venait de la lâcher, et qu’elle ne pourrait plus me conduire sur place. Ah.
Il faut savoir que la librairie où prendrait place l’évènement, « Murder by the Book », se situait au milieu du ghetto de Houston. Il faut aussi savoir que Houston possède un immense Ghetto. La ville hébergeant 5 millions d’habitant, il faut les caser, et nombre d’entre eux, pauvres, s’agglutinent dans le « downtown » de Houston, le rendant dangereux. Il faut savoir aussi que l’événement prenait place un dimanche, et que le dimanche, y’a pas beaucoup de bus…
Il me restait peu de choix, et lorsque je me rendis compte que personne ne répondait à mon appel à l’aide lancé sur Facebook (malgré le fait que j’offris de payer en cookies), je du me résigner à la dernière alternative possible : le bus.
Il existe un bus entre Austin et Houston, 3h de routes, sauf que je connaissais la station de bus de Houston, et que je m’étais promis de ne pas y retourner… car oui, bien sûr, elle se situe elle aussi en plein ghetto… ça ne serait pas drôle sinon.
Mais Patrick Rothfuss, ça reste Patrick Rothfuss… je pouvais pas manquer ça. Guilaine me détesterait si je le rencontrais, mais elle me détesterait encore plus si je manquais l’occasion.
Dimanche 6 mars, 6 heures du matin, j’enfourche mon vélo par une alléchante température de 3°, et m’éloigne dans la nuit glacée pour une demi-heure de route vers la station de bus d’Austin. Ayant imprimé tous les plans possibles et imaginables pour mon trajet de la journée, j’ai la bonne fortune de ne pas me perdre.
Je paye mon ticket (50 dollars, les rapias), et prend place dans le bus en compagnie de quelques personnes à l’air louche. Trois heures de route s’en suivent, assez pauvres d’intérêt, et nous arrivons finalement à Houston.
Le temps est magnifique, ce qui donnerait presque à ce ghetto un air de sécurité. Presque. Pour vous imaginer un peu les lieux, rappelez-vous des scènes de films d’action américaines prenant place dans des endroits aux immenses rues vides, bâtiments délabrés, grandes grilles, sirènes de polices et pompier en continue. Et des mecs chelous.
Il est 11 heures du mat’, le meeting commence à 14 heures, mais le plus tôt j’arriverais, le meilleurs cela sera (trouver une place ou s’asseoir, réserver son ticket dans la ligne… se sentir en sécurité). Le problème est que je dois attendre un bus 50 minutes dans cet endroit à la sureté relative. C’est là que le temps magnifique m’a manipulé (pour ne pas dire que j’ai été un complet abruti), et m’a convaincu que marcher jusqu’à ma correspondance au lieu d’attendre mon bus serait une bonne idée.
J’avais mes plans après tout, je savais où me diriger, et comme je le disais, les grandes rues étaient majoritairement vides. Le problème avec les rues vides, c’est que lorsqu’on croise une bande de jeunes qui auraient facilement pu jouer dans Banlieue 13, on se sent immédiatement ultra vulnérable. En même temps, on peut pas dire que je passais vraiment inaperçu : un jeune blanc bien habillé qui marche d’un air assuré dans un quartier chaud (quand je dis d’un air bien assuré, faut imaginer le regard braqué droit devant, les lèvres serrées, prêt à me pisser dessus à la moindre occasion), croisant une bande menaçante qui me dévisage dès que je suis à porté de vu, et jusqu’à ce que je les dépasse (et probablement après, mais j’ai pas vraiment voulu vérifier).
Je me mets rapidement à faire des détours et emprunter d’autres avenues lorsque je découvre un groupe devant moi. Vivre 4 ans à Saint-Denis m’a apprit à être prudent. (Et à savoir sélectionner un bon Grec, mais cette compétence se révèle assez inutile dans la situation actuelle).
Après 40 minutes qui gagnèrent facilement leur place dans le top 3 des 40 minutes les plus longues de ma vie, je fini par arriver à la station de bus. Vivant. J’y attends mon second bus une demi heure, ce qui laissa tout le temps à un mec chelou d’engager la conversation, qui passait de « t’attends le bus ? première fois ? hun-hun… hey, il est rouge mon œil ? Mon œil, il est rouge ? T’es sûr ? regarde plus près. Non ? il est enflé alors ? Ouais, ça fait mal. T’as vu les pigeons ? C’est toi qui leur donnes du pain ? », sachant qu’il devait répéter chaque phrase 3 fois (du à son accent de banlieue) avec un air qui au mieux semblait désintéressé, au pire contrarié.
Heureusement, le bus fini par arriver, et la conductrice super sympa me fait une ristourne sur le ticket et me promet de me prévenir lors de mon arrêt. Ce qui n’empêche pas le mec chelou de continuer de me parler jusqu’à la dernière minute.
J’arrive à la librairie un peu après midi. Le quartier est déjà plus agréable (comprenez par là qu’il y a des arbres) et la librairie géniale. Le genre de librairie dont rêve Guilaine, axée sur le la Science Fiction/Fantasy.
J’achète immédiatement le fameux tome 2 de sieur Rothfuss, et l’on me donne un ticket, qui sera mon numéro pour faire signer mon livre. Je m’attendais à être un peu après la centaine. Je suis le 239ème… 239, sachant qu’il arrive à 14 heures, qu’il va parler une bonne heure, et que je dois quitter la librairie à 17 heures pour avoir mon bus. A moins qu’il ne passe que 30 secondes avec chaque personne, je suis foutu. Et je sais que c’est impossible, chaque personne aura au minimum une minute, au max 3 ou 4. Je suis foutu, je ne rencontrerais pas Patrick Rothfuss en tête à tête. Je suis venu ici pour rien. Monde de merde.
Dégoûté, je me fraye un chemin à travers les rangées de chaises déjà pleines, et m’assoit contre une étagère, en vue du spot où l’auteur s’adressera à la foule. J’aurais du pré-commander mon livre par téléphone, et avoir ainsi un numéro plus tôt. Mais je ne savais pas, et je déteste utiliser le téléphone aux USA (c’est fou comme lire sur les lèvres des gens quand ils parlent aide à la compréhension).
Je commence à lire mon livre, résigné, la salle se remplissant de plus en plus. Le gars assis à ma gauche est le numéro 24, les filles à ma droite 37 et 38. Je me sens seul, et loin, loin derrière. Au bout d’un moment, le libraire fait une annonce concernant les numéros : on passera 20 par 20. Les personnes après 180… sont invitées à quitter la librairie après le discours de Pat, et de revenir plus tard, genre 5 heures plus tard. Les filles à ma droite sont bien heureuses d’avoir précommandé leurs 7 livres, et me disent qu’elles n’aimeraient pas faire partie des gens invités à partir. Je leur souri tristement et leur montre mon numéro, ce qui au moins m’attira des visages compatissants, mais également autre chose…
La fille la plus proche de moi prend l’un de ses livres et me le tend, avec un numéro qui dépasse. Elle m’explique que puisqu’elles ont acheté 7 livres, et que c’est limité à 3 livres par personne, elles ont pris 3 numéros, pour pas avoir l’air de gruger. Du coup si je fais signer un livre pour elles, elles ne se sentiront plus coupable, et moi je gagne quelques places.
« Quelques places » voulant dire 200.
Je regarde, incrédule, le numéro 39 que j’ai à présent en main, et les remercie chaleureusement pendant les 2 heures suivantes sans pouvoir m’empêcher de rire nerveusement. J’adore ma vie.
Les libraires referont l’annonce 3 fois concernant les numéros. A chaque fois, j’ai le sourire jusqu’aux oreilles, et confie aux filles que je n’aimerais pas être l’un de ceux invité à partir.
L’heure tourne, et ma vessie gonfle. Mais je ne veux pas risquer de manquer l’arrivée de Patrick, du coup je me retiens inconfortablement, prenant mon mal en patience. Mais à 14 heures, les libraires nous annoncent que Pat aura un peu de retard, désolé blablabla. L’excuse parfaite. Je me rends aux toilettes et patiente tranquillement derrière la petite queue (j’ai longtemps réfléchi si je devais ou non modifier cette dernière phrase…). Mon tour arrive enfin ; je ferme la porte, me déboutonne, et entend une énorme clameur venir de la libraire.
Et merde…
Pipi ? Patrick ? Pipi ? Patrick ? Papi ? Pitrick ?
De toute façon ça m’a coupé l’envie. Je sors des toilettes et traverse à nouveau la foule jusqu’à mon spot, apercevant pour la première fois Patrick Rothfuss derrière son bureau. Sa barbe est aussi cool en vrai que sur les photos.
Il prend rapidement la parole, d’un air un peu fatigué. Il nous explique qu’il a dormi 3 heures la nuit derrière, son avion étant à 4 heures du matin. Il espérait pouvoir dormir dans la l’avion, mais a eu la malchance de subir pour la première fois une douleur insupportable aux sinus du à l’altitude. Il nous confie que c’est également la première fois qu’il a sérieusement envisagé de proposer de l’argent au pilote pour qu’il fasse descendre l’avion.
Une fois à Houston, dans son hôtel, il est midi et demi, et il s’organise alors pour faire une petite sieste de 40 minutes avant de prendre une douche et de venir nous rejoindre. Sauf qu’il comptait sur son hôtel pour l’appeler et le réveiller, mais qu’il a découvert par lui-même que ce service ne fonctionnait pas l’après midi. Comme il est parano, il a dormi avec son portable dans la main. Lorsqu’il s’est finalement réveillé tout seul, il a machinalement vérifié l’heure d’un air endormi : « Mmmh 13h40, ça va j’ai le temps…. OH SHIT 13H40 ! ».
Il a malgré tout réalisé l’exploit d’être là à 14h10.
Ce petit discours d’introduction est bien plus drôle lorsque Patrick le raconte. Il a un immense talent pour raconter des histoires, et ses intonations et expressions faciales m’ont fait exploser de rire plus de fois que je ne saurais me souvenir.
Il enchaine ensuite en parlant de son tour des Etats-Unis qu’il fait depuis une ou deux semaines, le décrivant comme étant complètement fou (et quand on voit la nuit qu’il a passé, on ne peut que le comprendre). Il nous confie qu’il comprend les rock stars qui se suicident dans leurs chambres d’hôtel : durant la journée des centaines de personnes vous adorent, vous êtes un Dieu, vous êtes immortel ! Et le soir, d’un coup, vous êtes tout seul dans une chambre d’hôtel, avec une petite télé. Ça fait réfléchir.
Nous enchainons avec une série de questions/réponses concernant ses livres/sa vie en tant qu’écrivain, un jeu que Pat adore (faut voir la gueule de certaines questions…). Encore une fois, chaque intervention de Pat est ponctuée d’humour. Et je devrais écrire « Humour », avec un beau H majuscule, car cet homme est réellement d’un naturel hilarant. Il ferait des ravages dans un One Man Show d’improvisation. Au bout d’une heure, ma mâchoire est agréablement douloureuse d’avoir tant ri, en live ou en décalé (pas évident de piger les jeux de mots du premier coup, mais quand la salle explose de rire ça oblige à se concentrer sur ce qu’il vient de dire. Et quand je ne comprends pas, je décide de leur faire confiance et de rire avec eux malgré tout).
A la fin de l’heure, Pat nous lira un texte qu’il a écrit de longues années auparavant, quand il écrivait des colonnes dans un journal local. Au début il était sensé donner des conseils aux gens qui envoyaient leurs problèmes, mais très rapidement il n’a pu s’empêcher d’y ajouter de l’humour, et ses colonnes sont devenues satiriques et populaires. Je dirais simplement que celle qu’il nous a lue a tué de rire la salle pendant 10 bonnes minutes. Une publication de ses colonnes dans un livre est envisagée, ce que tout bon fan d’humour ne saurait manquer d’acheter.
Après un rapide sondage, il se trouve que presque toutes les personnes présentes (plus de 300) suivent régulièrement le blog de Pat, moi inclus. Ce blog raconte ses aventures d’homme lambda propulsé en écrivain super star. C’est également bourré d’humour, et très intéressants ; amateurs de la langue de Bruce Willis, n’hésitez plus ! http://blog.patrickrothfuss.com/
Le dialogue Pat/public prend alors fin, et nous sommes invités à vider la librairie pour préparer les tête à tête. Je n’ai pas à attendre longtemps, et au bout de 45 bonnes minutes, j’entre à nouveau dans la librairie, le sourire toujours bien accroché. Au final, nous apprenons que l’on peut faire signer autant de livre que l’on veut, tant qu’on les a acheté dans la librairie. Les filles me reprennent donc le second livre, mais m’offrent gracieusement le numéro.
Lorsque mon tour vient de serrer la main de Pat, je suis excité comme jamais. J’ai rarement osé parler aux auteurs qui me signaient des livres (probablement parce qu’avant cette année mon niveau d’anglais laissait à désirer) mais cette fois j’annonce d’emblée à Patrick que je vais user toute la minute qui m’est accordée pour la simple raison que je viens de France, et que j’ai traversé trop d’épreuves pour arriver là et ne pas en profiter. Je le remercie chaleureusement pour son œuvre, son blog, pour être aussi cool, pour sa barbe. Nous discutons un peu de la traduction Française de son premier tome, que je décris comme étant parfaite, puis enchainons avec un petit mot sur Guixxx, dont je lui passe le salut en précisant qu’elle me déteste pour être avec lui aujourd’hui. Je ne me souviens pas exactement du reste de la conversation, juste que nous nous fîmes mutuellement rire à plusieurs reprises, et que la salle nous accompagnait. Une jeune fille à qui j’ai laissé mon appareil photo me fait signe, et Pat me propose alors de prendre un air thoughtful, « pensif », ce à quoi j’adhère tout de suite. J’étais prêt à lui proposer de faire une photo aux yeux fous, comme il les aime (il a toujours les yeux les plus fous), mais pensif est plus classe. Il me bat largement grâce à sa physionomie : il est bien plus simple d’avoir l’air pensif en caressant sa barbe.

Nous nous remercions mutuellement, puis je lui donne rendez-vous en France, précisant que nous l’y attendons avec impatience. Et le moment prend fin. Je quitte la librairie, la vessie lourde mais le cœur léger, et me prépare à un voyage retour de 5 heures.
J’aurais donc passé huit heures dans les bus, une heure à vélo par temps glacé, quatre heures d’attente diverses, une heure à l’écouter, deux minutes à lui parler… mais il a su rendre chaque instant assez génial pour que je ne regrette rien.
Depuis je ne cesse de dévorer son second tome, qui est délicieusement long (1000 pages grand format), mais surtout merveilleusement bien écrit, résultat de quatre années de constantes révisions. Je me lancerais bien dans une description détaillée, mais je préfère le terminer d’abords. Peut-être Guixxx me laissera-t-elle blablater dessus lorsque le moment viendra… nous verrons bien !
C’était Vincent D., en direct d’Austin, Texas. Je rends la plume."

Commentaires

Posts les plus consultés de ce blog

Édification d'un rêve, ou la librairie fantastique.

Dessin de Tom Gauld Combien de fois dans mon entourage (le peu qui lisent mes chroniques en diagonale) m’a demandé quels étaient ces plans « top secrets » dont j'ai fait état dans plusieurs de mes billets. Ceux qui m'ont posé la question sans détour ont obtenu l'information claire et définitive que je partage avec vous ici : je veux créer ma boîte. Je vous ai déjà parlé avec nostalgie et envie de mes rêves. Depuis mon adolescence je fantasme sur cette possibilité. J’ai vécu dans le rêve brumeux et cotonneux de posséder ma propre librairie. Je l’ai imaginée, décorée, rempli et re-imaginée des centaines de fois. Parfois elle ressemblait à l’ancien local de la librairie Imagin’ères à Toulouse, une toute petite pièce au plancher craquant et aux étagères ployant sous des rayonnages de livres de SF, la musique de Loreena McKennit se mêlant aux effluves de patchouli. Parfois elle ressemblait au Forbidden Planet de Londres, gigantesque, fournissant profusion de Bds

Lockwood and Co., de Jonathan Stroud

Certaines œuvres vous font du bien. Il m'arrive parfois de penser que ma vie est un peu morne et répétitive ; malgré mon rôle de chef d'entreprise qui n'est pas de tout repos et tous les rebondissements que cela entraîne (les nouvelles rencontres, les challenges, les imprévus qui vous tombent dessus à tout bout de champ), c'est quand même souvent "métro, boulot, dodo". Et ce qui me fait tenir quand cet état d'esprit me submerge (bon c'est en grande partie ma moitié, le félidé et le canidé, mon petit bout de famille !) c'est la lecture. Grand bien m'en fasse : je suis libraire. Car j'ai beau me laisser aller à regarder pendant des heures des séries télé - certaines débiles, certaines complexes, certaines géniales, certaines tout juste distrayantes - ce sont les romans qui me font le plus de bien quand j'ai besoin d'évasion. Le mieux, c'est quand vous entrez dans un livre comme dans lit douillet, et qu'il e

La singulière tristesse du gâteau au citron - Aimee Bender

Ça fait un bout de temps que mes doigts n’ont pas effleuré le clavier. Je me laisse aller les amis. Pourtant j‘en ai des choses à raconter, mais bon, que voulez-vous, je passe trop de temps dans mes pensées et dans mes livres, ou bien à gratter le bedon du félidé. Tenez récemment j’ai lu un livre au titre plus qu’improbable, La singulière tristesse du gâteau au citron aux éditions de l'Olivier. Non, ce n’est pas Katherine Pancol, mais je vous accorde qu’elle aurait pu être l’auteur de ce titre fantaisiste. Nous n’oublierons jamais Les yeux jaunes des crocodiles , La valse lente des tortues , mais surtout le fameux Les écureuils de Central Park sont tristes le lundi (et seulement le lundi, car Katherine Pancol détient une vérité ultime et dérangeante de la vie des écureuils New-yorkais). L'auteur se nomme Aimee Bender, et ce quatrième roman génialissime est celui qui l'a fait connaître outre-Atlantique. Mais allez plus loin que le titre, et plus loin que ce